De nombreuses questions sur l'école
Laurent / Publié le 11:55 05.04.2022
L'Université du Luxembourg a présenté, en décembre 2021, en présence du ministre de l'Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch et du directeur du SCRIPT, Luc Weis, le troisième Rapport national sur l'éducation (Nationaler Bildungsbericht).
Celui-ci se penche sur la question « L'école luxembourgeoise est-elle prête pour l'avenir ? ». L'analyse se concentre sur la digitalisation et sur l'éducation au développement durable. Dans le domaine de l'éducation au développement durable, il existe un nombre important de projets, d'outils et d'approches pédagogiques. Dans l'éducation non formelle, le travail avec les jeunes est qualifié d'exemplaire ; dans l’éducation formelle, il manque toutefois un ancrage étroit de l'éducation au développement durable dans les plans d’études.
Le contexte socio-économique et social joue encore toujours un rôle décisif dans le parcours scolaire des élèves : l'écart social continue de se creuser dans le système scolaire luxembourgeois. Le système scolaire ne tient pas compte de la diversité sociale et culturelle du pays de manière globale. Le contexte socio-économique et linguistique des élèves continue d’influencer leur parcours scolaire de façon déterminante.
Prêt pour l’avenir ?
Les performances des élèves ne parlant ni le luxembourgeois ni l’allemand à la maison et issus de familles socialement défavorisées ont continué de se dégrader par rapport au dernier rapport sur l’éducation publié il y a trois ans, ce dans tous les domaines de compétence analysés et indépendamment des conséquences de la pandémie de Covid-19 (cf. Hornung et al., Sonnleitner et al.). Ainsi, le fossé social se creuse dans le système éducatif luxembourgeois, tandis que les écarts de performance entre les groupes d’élèves s’amplifient. Les résultats actuels montrent que le système éducatif luxembourgeois n’apporte pas de réponses adéquates à la diversité sociale du pays : l’on continue par exemple de miser dans une large mesure sur la seule alphabétisation en allemand. La population scolaire multiculturelle et de plus en plus plurilingue n’est qu’insuffisamment préparée à l’acquisition des compétences écrites dans cette langue étrangère qu’est l’allemand. Il apparaît par ailleurs que les stratégies d’allongement du parcours scolaire pour les élèves n’atteignant pas le niveau requis ne fonctionnent pas (cf. Ertel et al. ; Sonnleitner et al.). Il conviendrait de prendre en considération la diversité au sein de la salle de classe davantage par le biais d’une offre linguistique plus différenciée que par la méthode du redoublement. C’est la raison pour laquelle il y aura lieu d’observer à l’avenir si et dans quelle mesure les écoles publiques internationales parviennent à gérer la diversité avec succès. Des études correspondantes sont menées ac- tuellement, et le prochain rapport sur l’éducation fournira pour la première fois des conclusions fondées empiriquement à cet égard.
Le rapport complet est à découvrir : https://bildungsbericht.lu/fr/