Dans un contexte de dérèglement climatique, le besoin de financement pour la transition énergétique reste un enjeu majeur. Le secteur financier joue donc un rôle clé pour diriger les flux de capitaux vers une économie plus durable.

Catherine Wurth, Responsable RSE chez BGL BNP Paribas, nous dévoile la stratégie et les actions de la banque en matière de développement durable, ainsi que les raisons pour lesquelles la durabilité est un moteur d’innovation et de croissance.

Catherine Wurth, Responsable RSE chez BGL BNP Paribas

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle au sein de BGL BNP Paribas ?

Ma mission regroupe trois éléments essentiels. Il s’agit tout d’abord, d'accompagner nos clients particuliers et entreprises dans leur transition écologique via des solutions bancaires et extra bancaires.

Ensuite, nous devons former et fédérer nos collaborateurs autour des enjeux du développement durable. Et enfin, nous devons bien entendu améliorer sans cesse notre propre empreinte environnementale.

Comment accompagnez-vous vos clients entreprises ?

Pour nos clients entreprises, nous apportons des solutions de financement innovantes, de nouveaux outils, mais aussi une expertise et des compétences. C’est pourquoi nos gestionnaires sont formés aux sujets des aides étatiques, des nouvelles technologies de décarbonation, de l’agriculture durable et plus largement sur les enjeux majeurs des secteurs d’activité fortement impactés par la transition énergétique. Des outils ont été mis en place afin d’évaluer la maturité des entreprises sur les sujets de durabilité et identifier les meilleures pratiques sectorielles.

Depuis l'année dernière par exemple, nous avons lancé le “financement à impact” qui est un crédit dont le taux dépend de la réalisation d’objectifs ESG bien définis. L’évaluation des entreprises peut se faire en partenariat avec EcoVadis, agence de notation extra-financière européenne spécialisée dans l’évaluation des PME.

Bien au-delà du simple aspect financier, la banque aide ses clients à construire leur projet, en plaçant la question de la durabilité au cœur des préoccupations.

Et pour ce qui est des particuliers ; comment les accompagner au mieux dans leurs projets durables ?

Deux sujets clés pour réduire l’empreinte carbone d’un particulier sont la mobilité et le logement.

Ainsi, pour inciter ses clients particuliers à améliorer la performance énergétique de leur logement ou à changer leurs habitudes de mobilité, BGL BNP Paribas propose différents crédits à des taux avantageux, qui ont la particularité d’inclure un réel accompagnement.

Dans le domaine de la rénovation énergétique, la banque a noué un partenariat avec Actif, un conseiller en énergie certifié. Celui-ci aide les clients de la banque à établir leur diagnostic énergétique, apporte des conseils techniques et les accompagne dans leurs différentes démarches administratives pour bénéficier des aides de l’État.

En matière de mobilité durable, la banque a lancé un prêt personnel à taux avantageux en partenariat avec Diego Mobility, qui conseille les clients pour l’installation d’une borne à domicile et la préparation du dossier pour bénéficier des primes de l’État.

Catherine Wurth, Responsable RSE chez BGL BNP Paribas

Les plus sceptiques considèrent les rapports RSE comme de simples outils marketing. Que leur répondez-vous ?

La publication d’un rapport RSE est une démarche volontaire de la banque, qui chaque année depuis 2017 publie son rapport RSE. Celui-ci a pour objectif de partager avec l’ensemble de nos parties prenantes (actionnaires, clients, collaborateurs, fournisseurs, associations, grand public …) notre stratégie RSE et les actions que nous menons en matière de développement durable.

Nous avons par exemple défini, au niveau du Groupe BNP Paribas, des trajectoires de réduction des émissions de CO2 dans différents secteurs d’activité, responsables d’une grande part des émissions de CO2.

Pour l'immobilier, les certificats de performance énergétique des immeubles financés par BGL BNP Paribas sont systématiquement récoltés et les données ainsi obtenues nous permettent de suivre les émissions de CO2 de notre portefeuille immobilier.

Comment BGL BNP Paribas réduit-elle ses propres émissions de CO2 ?

Ces dernières années, nous avons réalisé des efforts considérables pour réduire notre empreinte carbone, ce qui nous a valu en janvier 2022 la certification ISO 50001 relative à la gestion de l’énergie.

Un mot sur la fébrilité des banques à soutenir l’entrepreneuriat…

BGL BNP Paribas a toujours été consciente de l’importance de l’entrepreneuriat au Luxembourg et a de tous temps accompagné les entrepreneurs. Le soutien de l’entrepreneuriat sous toutes ses formes est un aspect clé de l’inclusion financière. Nous soutenons depuis plusieurs années les micro-entrepreneurs à travers Microlux, première institution de microfinance au Luxembourg, dont nous sommes membre fondateur. La mission de microlux est de développer l’inclusion sociale et financière à travers l’accompagnement et l’octroi de microcrédits pour des personnes souhaitant créer ou développer une activité économique et n’ayant pas accès au crédit bancaire traditionnel. Depuis sa création en 2016, microlux a soutenu 200 entrepreneurs qui ont pu profiter d’un accompagnement sous forme de coaching individuel, de formations, d’e-learning ou de diagnostic projet et a contribué à la création de 280 emplois pérennes.

Cette année nous avons organisé un cycle de conférences dédié à l’entrepreneuriat féminin, en collaboration avec la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprises Luxembourg (FFCEL).

BGL BNP Paribas œuvre-t-elle également pour l’inclusion sociale et la solidarité ?

Oui, la cohésion d’un groupe se construit à travers l’intérêt que l’on porte à l’autre.

Grâce au programme 1MillionHours2Help, chaque collaborateur bénéficie d’une journée de travail solidaire par an pour soutenir des associations locales. J’ai, à titre d’exemple, participé à un projet avec l'association Singa Luxembourg qui œuvre pour l'inclusion de personnes réfugiées.

Notre programme Help2Help permet aux collaborateurs œuvrant dans une association de faire une demande de don à la banque. En 2022, 21 projets associatifs ont ainsi été soutenus.

L’époque où la durabilité était considérée comme un frein à la croissance est-elle révolue ?

Oui, je pense. Dans un contexte de dérèglement climatique, s’engager en faveur de la transition énergétique constitue un réel enjeu de compétitivité et les entreprises les plus matures ont un avantage certain.

Pour ma part, je suis convaincue que le contexte actuel n’est pas juste une contrainte, mais avant tout une véritable opportunité de façonner le monde de demain.

La politique RSE de la BGL BNP Paribas en date